Emmanuelle Huynh et Raphaël Vendramini ne se connaissent pas. Mais désirent travailler ensemble.
Comme souvent dans la vie, le contexte de leur rencontre va absolument en déterminer la nature et le fruit. La relation duelle se fait toujours sur le fond ou à travers un ou des tiers.
C’est une partie de la collection du 4ème étage du Centre Pompidou et le Petit Palais qui accueilleront cette rencontre et joueront les tiers.
Huynh et Vendramini se pensent comme des archéologues qui par leurs gestes, leurs sons, permettront à ces œuvres de livrer à nouveau des bribes de leur histoires, de leur strates, leur secrets. En les frôlant, en stationnant, ils réveilleront ce que ces œuvres retiennent en silence ou que l’on a oublié.
Parfois, le chaloupement mélancolique des boucles d’Automat (Raphaël Vendramini) déplacera la perception que l’on a d’elles. Et les sortilèges dansés d’Emmanuelle Huynh augmenteront leur potentiel d’immobilité et de mouvements.
Au 4éme étage du Centre Pompidou, ils s’attarderont devant les personnages échelle 1 du peintre Djamel Tatah (Sans Titre-1998), les situations chromatiques de Brice Marden (Thira-1979). Container Zéro (1988) de Jean Pierre Raynaud accueillera leurs présences électrisées.
Ils révéleront ce que le sol gris entreprise de Léopold Banchini (3-8 - 2018) recouvre: les fonctions de rangement, de jardin, de cuisine, de formation, de repos.
Avec les tables et les néons de Richard Mucha citant le monument de Tatline, ils célébreront une forme de vacuité (Das Figur-Grund Problem in der Architektur des Barock-1986)
Au Petit Palais, ils transporteront ces œuvres dans leurs corps et leurs sons afin de les faire se confronter à la fois à l’architecture de Charles Girault mais aussi aux œuvres choisies par la Fiac.
Au creux de leur récit sonore et dansé, Huynh et Vendramini transporteront des fantômes de la collection du Musée d’art Moderne pour les faire déambuler dans le Petit Palais et les ex-poser à côté de la sélection de la Foire.
Ainsi, c’est à une visite virtuelle mais bien réelle à laquelle assisteront les spectateurs.
Tels des commissaires d’un nouveau type qui recueillent en leur corps les bords, les pleurs et les joies d’œuvres d’un musée parties en randonnée dans un autre. Les corps ventriloqués de Vendramini et Huynh pensés eux-mêmes comme des musées en mouvement contenant des œuvres.
© Hervé Véronèse - photo de présentation, et sur le diaoporama : 1, 3
© Marc Domage - sur le diaporama : 2
Performance pour centre d'art
Durée: 40 minutes
Conception et interprétation
Emmanuelle Huynh (danse) & Automat (musique)
Accompagnement
Nuno Bizarro
Texte "Corps mouvants" in Un appartement sur Uranus
de Paul B. Preciado - éditions Grasset
extraits lus par Paul B. Preciado
Production
Plateforme Múa
Coproduction
Les spectacles vivants – Centre Pompidou
FIAC, dans le cadre du festival Parades for FIAC